dimanche 28 mars 2010

Tentative de paix en Afghanistan

Semaine du 22 mars au 28 mars

Lors des célébrations du Nouvel An perse, le vice-président afghan, Mohammad Qasim Fahim a déclaré souhaiter que la conférence nationale organisée prochainement dans le pays, la «jirga de la paix*», permette de «jeter les bases d’une paix durable» entre le gouvernement et les insurgés. Cette rencontre prévue pour fin avril ou début mai est en fait une assemblée traditionnelle afghane réunissant les chefs de chaque tribu et où les décisions sont prises par consensus.

À peine 24 heures suivant cette déclaration, une délégation du groupe d’insurgé islamiste Hezb-e-Islami est venue présenter un plan de paix au président Hamid Karzaï. Ce plan comporte quinze points dont l’un exige « un calendrier clair de retrait » des troupes internationales. Le groupe tient vivement à ce point, car cette demande avait déjà été formulée en janvier lorsque son chef, Gulbuddin Hekmatyar avait déclaré être ouvert au dialogue avec le gouvernement. Bien que le président ait rencontré la délégation, on peut déjà prédire qu’il sera difficile pour le gouvernement afghan de trouver un terrain d’entente sans irriter ses partenaires américains. Effectivement, les États-Unis ont toujours manifesté leur fermeture à négocier avec des rebelles liés à Al-Qaïda ou le mollah Omar. Or, il advient que le Hezb-e-Islami, deuxième groupe d’insurgés en importance en Afghanistan après les talibans, est dirigé par l’ancien premier ministre Gulbuddin Hekmatyar : celui-ci figure sur la liste noire de l’ONU, Washington l’a désigné en 2003 comme terroriste et il est d’ailleurs recherché pour avoir participé et soutenues des actes perpétrés pas Al-Qaïda et les talibans.

De plus, les relations qu’entretient le groupe d’insurgés avec les talibans ne sont pas claires, tantôt alliées, tantôt ennemies dépendamment de la région, il est difficile pour le gouvernement d’avoir confiance. Chose certaine, malgré la ligne dure qu’ont empruntée les talibans du mollah Omar, les deux groupes d’insurgés sont d’accord sur un point ; ils exigent le départ des forces étrangères. Depuis très longtemps, le président Karzaï milite afin d’obtenir la paix, en janvier, il a proposé un plan de réconciliation donnant argent et travail à ceux désirant changer de camps.

* Site internet de Radio-canada : http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/asiepacifique/20100321.FAP5414/afghanistan_13_civils_tues_le_vicepresident_appelle_a_l.html

1 commentaire:

  1. Depuis un certain temps, on n'entend plus beaucoup parler de ce que font concrètement les forces internationales dans ces pays. On nous répète plutôt la volonté du gouvernement afghan qui demande le départ des forces internationales, puis on mentionne aussi un calendrier de retrait des forces sur les deux prochaines années.
    Qu'en pense la population, elle ? Si certaines régions ont pour allié des groupes terroristes et souhaitent donc eux aussi le départ des groupes armés, il doit y avoir une autre partie de la population, comme ces gens qui se font former par le Canada pour devenir de bons militaires entraînés, qui doivent grandement souhaiter que ces troupes restent, surtout si l'aide apportée est comme celle qu'amène le Canada, donc une aide beaucoup plus à long terme qu'une simple présence dans le pays.
    Jusqu'à maintenant, on peut penser que les forces internationales font bien de ne pas céder à la demande de l'Afghanistan, de quitter leur territoire, bien que cela nuise probablement au processus de paix à court terme, mais assure une progression dans la situation du peuple Afghan.

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