mardi 9 février 2010

L'Iran veut enrichir son uranium

Du 1er au 7 février 2010

Par Marc-André Paquet

La question de l'énergie nucléaire et de son danger de développement et d'utilisation comme arme, plane au-dessus du monde depuis maintenant quelques décennies.

Les craintes de certains pays en ce qui concerne la production d'armes nucléaires par l'Iran se sont intensifiées cette semaine. En effet, le président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, a annoncé cette semaine son projet d'enrichissement de l'uranium qui passera de 3,5% à 20%. Cet enrichissement fait craindre à la communauté internationale que le combustible soit utilisé à des fins militaires.

Cependant, M. Ahmadinejad nie catégoriquement cette accusation, cette crainte portée contre lui en expliquant que cet enrichissement servira à des fins médicales, après l'éventuelle construction d'une usine nucléaire. Il faut aussi préciser que l’uranium doit être enrichi à plus de 80% pour pouvoir être utilisée comme arme nucléaire.

L’AIEA (agence internationale de l’énergie atomique) avait d’abord proposé à l’Iran de transférer 70% de son uranium enrichi à 3,5% en Russie et en France, afin de le convertir là-bas. Cependant, l’Iran croit qu’elle devrait choisir elle-même le pourcentage d’uranium traité ailleurs. Donc, M. Ahmadinejad menace de commencer l’enrichissement en Iran puisque le pays aurait développé la technologie laser pour procéder à cet enrichissement.

Certes, la tension entre l’Iran et l’ONU s’intensifie et on n’a pas fini d’en entendre parler.

4 commentaires:

  1. Il faut aussi rappeler que l'Iran a donné, au début du mois de janvier, un ultimatum d'un mois aux grandes puissances: si elles n'acceptaient pas de revoir leur offre d'enrichir l'uranium à l'étranger, l'Iran poursuivrait lui-même sa production.

    Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki avait déclaré que la communauté internationale n'avait seulement qu'un mois pour accepter ou non les conditions imposées par Téhéran. Nous connaissons la réponse à cet ultimatum.

    Bien que refroidie par les récentes déclarations de l’Iran, qui sont même perçues par certains comme un moyen de diminuer l’attention médiatique dirigée vers la crise politique qui traverse le pays en la dirigeant vers le problème de l’uranium, la communauté internationale ne lâche pas le morceau : «La situation n'a pas changé. La proposition de la communauté internationale (celle de l'AIEA) reste valable. L'Iran devrait enfin saisir cette opportunité », a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.

    Cependant, après que Téhéran ait fait savoir que l'Iran construirait dix nouveaux centres d'enrichissement au cours de l’année, on peut douter du repli possible de l’Iran.

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  2. Rappelons-nous que le Traité de non-prolifération des armes nucléaires fût une entente signée par plusieurs pays en 1968. C’est en prenant conscience des résultats qu’une guerre nucléaire pourrait causée qu’un tel traité fut mis sur papier à l’insu de tous. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vieille à l’usage de matières atomiques de différents pays n’ayant pas l’arme nucléaire.
    Toutefois, malgré cette entente avec plusieurs pays dont l’Iran, signée il y a plusieurs années, l’AIEA aurait des soupçons sur les fins des iraniens concernant leur désir d’enrichir l’uranium.

    Le président de l’Iran Mahmoud Ahmadinejad a déclaré dans une interview au magazine russe VIP-premier pour sa défense que son pays ne cherchait pas à créer d’armes nucléaires et qu’il pouvait se défendre sans ce type d’armes. De plus, il prétend que s’il leur activité était réellement dans cette lignée, il ne se gênerait pas pour le dire ouvertement. Tout comme il ne cache à personne être hostile à la politique des États-Unis et de l’Europe.

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  3. Bien que certaines choses puissent nous faire douter de la gravité de la situation et des réactions qu'on eu les grandes puissances, je suis d'avis qu'il faudrait suivre cette situation de près.
    Pourquoi l'Iran n'aurait-il aucune idées derrière la tête? À voir tout ce que le président déclare vouloir construire depuis quelques jours, tout cela semble un peu exagéré et irréaliste de la part du pays. On pourrait se dire que l'Iran n'a pas les moyens de construire l'arme atomique, mais ce sont les petits projets qui forment les gros..

    On sait d'ailleurs que la Chine refuse pour l'instant de se ranger du côtés des autres puissances afin d'appliquer certaines sanctions au pays. Pour faire un lien avec un autre évènement, nous savons aussi que la Chine et les États-Unis ont quelques problèmes d'ententes... Si le problème de l'uranium inquiète tant le groupe des Six, pourquoi est-ce que les États-Unis ne ferait pas un compromis avec la Chine sur l'un de leurs malentendus en échange de la permission de celle-ci afin d'enclancher les sanctions?
    Deux pierres d'un coup; La Chine tire une certaine satisfaction et les grandes puissances sont soulagées en plus de devoir un petit merci aux États-Unis!

    Ces compromis seraient bien appréciés de la part de beaucoup de monde, car vaut mieux prévenir que guérir!

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  4. Cette situation me rappelle, de certains points, la crise des missiles de Cuba de 1962. En état d'alerte, l'armée américaine s’était déployée autour de Cuba et avait imposé un blocus pour tenter de convaincre l'URSS de retirer son arsenal nucléaire de l'île. Cette fois-ci c’est le groupe des Six qui voudrait imposer des sanctions à l'Iran excepté la Chine qui ne veut pas se prononcer.Pourquoi? Pour ne pas se les mettre à dos si guerre il y a?

    Bref, nous sommes aussi en présence d'un président américain pacifiste qui est provoqué, mais cette fois-ci plutôt indirectement car les menaces visent d'abord Israël. Comme Cuba, l'Iran ne peut compter sur un soutien significatif de ses alliés. Comme JFK, Obama a besoin de montrer qu'il n'est pas faible sur les problèmes de défense.

    La grande question est donc de savoir si Obama continuera sa démarche de négociations qui ne mènent à rien ou aura le courage de passer aux actes une fois pour toute. Considérant que son entourage militaire est plutôt conservateur: le secrétaire de la défense, Robert Gates est hérité de l'administration Bush et connaît bien le sujet. Il serait étonnant que les États-Unis ne fassent rien.

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