dimanche 21 février 2010

Après l'Honduras, Le Niger (15 au 20 février 2010)

Suite à un coup d'État militaire à Niamey survenu jeudi le 18 février . Le président nigérien maintenant déchu Mamadou Tandja a été arrêté par le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie(CSDR). Ce coup d'État a fait plusieurs morts et a fini en combats à l'arme lourde dans les rues autour du palais présidentiel. Par la suite, un porte- parole du CSDR le colonel Abdoulkarim a annoncé à la radio la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes du pays ainsi que la suspension de la constitution du pays. Cette dernière, adopté en août 2009 à l'issue d'un référendum très contesté, accordait la prolongation du mandat du président d'au moins trois ans. S'il s'en était tenu à l'ancienne constitution, le président déchu aurait quitté le pouvoir en décembre dernier. Pourtant, M. Tandja a fini par dissoudre le Parlement et la cour constitutionnelle pour arriver à ses fins et rallonger son mandat. Selon le porte-parole du département d'État américain, « Il est évident que cela a très bien pu précipiter ce qui s'est passé».


Un jour après les évènements, le porte-parole du CSRD a affirmé que la situation était sous contrôle et qu'il y aura bientôt la création d'un conseil consultatif pour voir à l'avenir du pays. Il a aussi déclaré que l'ancien président était en parfaite santé et que le CSRD s'apprête même à relâcher certains ministres qui ont été arrêtés.

Accueillant cet évènement de façon positive, des centaines d'habitants ont défilés dans la ville de Dosso pour exprimer leur appui à la CSRD. La Coordination des forces Démocratiques pour la république, une coalition d'opposition, a même convoqué les habitants à participer à une manifestation pour soutenir les militaires à l'origine du coup d'État devant le siège du Parlement.


Au niveau international, les États-Unis et L'UA ont dénoncés la violence qui a été encourue par ce coup d'état, mais la grande majorité de la communauté internationale veut un retour rapide de la démocratie. L'UA, la France ainsi que l'UE ont réclamé quant à eux une transition démocratique et le retour à l’ancienne constitution.

1 commentaire:

  1. La communauté internationale fait bien de s’inquiéter et devrait rester extrêmement vigilante face à cette instabilité politique qui pourrait s’avérer bien pire que lorsque Mamadou Tadja était au pouvoir. Effectivement,il se pourrait que les Nigériens déchantent rapidement, car bien que la junte se présente en pourfendeur de la démocratie, rien n’indique dans ses actions qu’un pouvoir légitime sera bientôt restauré au Niger.
    Cinq jours après le putsch, bien que tout soit parfaitement calme au pays, aucun geste concret en direction de la démocratie n’a été posé. Le fait que le chef du CSRD (Conseil suprême pour la restauration de la démocratie, junte), Salou Djibo, se soit autoproclamé président pour une « période de transition » n’a rien de rassurant et soulève des questionnements.
    En fait, ce dernier pourrait rassurer la communauté internationale en fixant clairement une date d’élection, des échéances pour différents objectifs à court terme et en faisant preuve de plus de transparence quant à ses intentions « d’assainir la situation politique et de réconcilier les Nigériens ». D’ailleurs, est-ce vraiment le mandat de ces militaires ? Peut-être ont-ils réellement de bonnes intentions, attendons voir combien de temps cela prendra à former un conseil consultatif…

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