samedi 3 avril 2010

Afghanistan : Lutte à la corruption

Par Joannie Mallette

Semaine du 29 mars au 4 avril 2010

Le débat est chaud au sujet de la corruption électorale entre le président de l’Afghanistan Hamid Karzaï, le Parlement afghan, l’Occident et l’ONU. La préparation des élections législatives prévues pour septembre 2010 soulève en effet un débat, surtout en ce qui concerne le rôle de certains haut-placés au sein du gouvernement et de la commission des plaintes électorales.

Le président Karzaï a accusé cette semaine la communauté occidentale de vouloir gâcher les élections législatives prévues en septembre prochain, suite au débat sur la supervision des élections par des étrangers. Karzaï avait publié en février dernier un décret pour interdire à des étrangers, nommés par les Nations unies, de siéger à la commission des plaintes électorales et laissant au chef d’État le pouvoir de choisir tous ses membres. Ce décret avait aussitôt suscité l’indignation chez l’opposition, mais aussi chez les alliés occidentaux. Le Parlement afghan a toutefois invalidé mercredi dernier ce décret, remettant ainsi au premier plan le débat sur la corruption.

Le président américain Barack Obama, en visite en Afghanistan le week-end dernier, a d’ailleurs profité de sa rencontre avec Karzaï pour lui demander de faire davantage d’efforts pour lutter contre la corruption. Les États-Unis voudraient en effet que Karzaï fasse cesser le favoritisme dont certains haut-placés du gouvernement bénéficient et mette enfin en place un système judiciaire efficace. Washington souhaite d’ailleurs renforcer le rôle de certains ministres afin de limiter l’influence des proches de Karzaï.

De son côté, l’ONU réclame rien de moins qu’une réorganisation de la commission électorale afghane avant de permettre le déblocage des dons internationaux permettant l’organisation des élections du 18 septembre.

1 commentaire:

  1. Le président de l’Afghanistan, Hamid Karzaï, aime décidément jouer avec le feu. Il a en effet déclaré, suite à ces propos accusateurs envers l’Occident, que le mouvement des insurgés talibans pourrait devenir légitime et que lui-même pourrait se joindre à leur cause! Il n’en fallait pas plus pour que les grands noms internationaux comme Ban Ki-Moon et de l’Occident (Obama et, comme a tenu à le rappeler Jacques, Harper) réagissent vivement.

    Je crois qu’il peut y avoir deux scénarios possibles à propos de cela. Le premier: Il se met dans le pétrin en se mettant à dos toutes les forces venues rebâtir et ramener le calme dans ce pays du Proche-Orient. Le deuxième: Ce n’est qu’une stratégie dans le but de se rapprocher des groupes talibans et de se séparer de l’image pro-occidentale qui lui colle à la peau.

    Si nous admettons que la deuxième hypothèse soit vraie, il me semble que la moindre des choses aurait été de prévenir les alliés de l’Afghanistan afin de ne pas remettre en question la confiance apportée en la présidence de ce pays. Toutefois, peut-être qu’avertissements il y a eus et que toutes ces réactions ne sont qu’un théâtre médiatique afin d’encourager la tactique de Karzaï. Cela reste à voir au cours des prochaines semaines.

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